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Bourse Paul Blanc 2022

au Docteur Yves Fougère

La Bourse Paul Blanc 2022 est décernée au Dr Yves Fougère, Chef de clinique au CHUV dans l’Unité d’infectiologie pédiatrique et vaccinologie, afin de compléter sa formation dans le domaine des maladies infectieuses chez l’enfant à l’hôpital Sainte-Justine de Montréal et pour son travail de recherche portant sur la validation et le développement de méthodes pour le dépistage du CMV congénital.

 

Le cytomégalovirus (CMV) est une infection virale fréquente et bégnine chez la plupart d’entre nous. Il existe des exceptions, notamment lorsque l’infection chez la femme enceinte est transmise au fœtus. On parle alors d’infection congénitale à CMV.

 

L’infection congénitale à CMV touche environ 1 naissance sur 200 et est de loin la cause la plus fréquente d’infection congénitale dans le monde. Elle est la première cause de surdité non génétique à la naissance et est une cause majeure d’handicap neurologique.

 

La plupart (~90 %) des nouveau-nés infectés sont asymptomatiques à la naissance. Actuellement une infection asymptomatique ne justifie pas la mise en place d’un traitement antiviral. Un suivi spécialisé reste cependant nécessaire les premières années de vie (ORL, ophtalmologue, pédiatre spécialisé dans le développement) afin de détecter toute complication apparaissant après la naissance. En effet, le risque de complications des enfants asymptomatiques est estimé à 15% avec 2/3 des complications se manifestant sous la forme de troubles auditifs, et 1/3 sous forme de troubles cognitifs.

 

Les infections symptomatiques représentent une minorité des infections et sont de gravitées variables. La présence de manifestations significatives justifie la mise en place d’un traitement antiviral oral de valganciclovir durant 6 mois. Le traitement avec un début précoce permet d’améliorer le pronostic auditif et neuro-développemental.

 

A ce jour, le dépistage à la naissance n’est pas systématique et la majorité des nouveau-nés atteints ne sont pas identifiés. Il suscite cependant un intérêt majeur. En effet, il permettrait l’instauration d’un traitement antiviral précoce chez les nouveau-nés ayant une indication de traitement. Il permettrait aussi le suivi de tous les enfants infectés par une équipe multidisciplinaire pour s’assurer du bon développement et de l’absence de troubles auditifs.

 

Toutefois, l’absence d’un test de dépistage suffisamment sensible et spécifique pouvant être intégré aux plateformes existantes de dépistage néonatal constitue un obstacle majeur au dépistage en population. L’objectif principal du travail de recherche sera de comparer différents types de prélèvements qui sont faits pour le diagnostic du CMV congénital (urine, salive, sang, sang séché sur papier buvard), pour voir lequel serait le meilleur dans un programme de dépistage.

Dr Yves Fougère DR