Le colloque organisé à l’occasion du tricentenaire de la mort du Major Davel, en 2023, a permis d’aborder ce personnage central de l’histoire vaudoise sous un double angle, moins étudié: son époque, encore mal connue, et ses multiples emplois post mortem. Ariane Devanthéry, Catherine Raemy-Berthod, Jean-Pierre Bastian, Guillaume Poisson, Béla Kapossy, Antoine Rochat, Elisabeth Salvi, Denis Tappy, Andreas Würgler, Jürg Stüssi-Lauterburg, Pierre Streit, Gilbert Coutaz, David Auberson, Olivier Meuwly, Antonin Scherrer, Alain Rochat, Nicolas Gex, Philippe Kaenel, Dominique Dirlewanger et Thomas Maissen ont contribué au présent volume.

L’ouvrage est préfacé par Christelle Luisier-Brodard, présidente du Conseil d’Etat du Canton de Vaud.

Inspiré par une foi que certains qualifièrent de fanatique, Davel caresse un projet grandiose: libérer le Pays de Vaud du joug bernois. Son opération est pourtant vouée à l’échec. Il la veut non violente, il espère convaincre ses compatriotes, il ne doute pas qu’il sera suivi. Lourde erreur: d’abord salué dans ses ambitions, il fut trahi et abandonné au courroux de l’Ours bernois, qui ne pouvait tolérer la rébellion.

Davel, torturé, décapité à Vidy, a toutefois pris rendez-vous avec l’histoire. Enfant de son temps, militaire professionnel au service des Pays-Bas et notaire en un début de XVIIIe siècle qui n’est pas encore influencé par le mouvement des Lumières, Davel n’a rien d’un révolutionnaire. Les acteurs de 1798 ne jugeront d’ailleurs pas utile de se référer à lui et à sa folle entreprise. Sa bonne fortune viendra progressivement, grâce à Frédéric-César de La Harpe et surtout grâce à Juste Olivier. Sa carrière de patriote est lancée, sa légende est née. Elle inspirera tous les courants politiques et nourrira l’imagination de maints artistes. Le Major Davel est devenu un modèle, il appartient désormais à tout le monde. ●

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