Au lendemain des guerres de Bourgogne, l’évêque est en lutte contre les bourgeois de Lausanne, qui unifient leur ville (Cité et Ville inférieure) en 1481. Le prélat impose la procédure inquisitoire dans son tribunal, lui permettant de réduire leur rôle dans l’exercice de la justice criminelle, du moins celle qui est considérée la plus grave : elle réunit les brigands et les criminels d’habitude, les premiers étant roués vifs, les seconds pendus.

Avec la conquête bernoise (1536), l’ancienne principauté épiscopale se trouve, sur le plan judiciaire, scindée en deux entités distinctes : une seigneurie et un bailliage bernois. Les enjeux de la répression de la « grande criminalité » ne changent toutefois pas, car elle est devenue une affaire d’Etat. Une mythologie criminelle associée aux brigands du Jorat voit le jour et se développe, à tel point qu’elle devient partie prenante de la stratégie des autorités, bien conscientes que la confrontation politique trouve son prolongement au tribunal. ●

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